La Martinique et la Guadeloupe plus que jamais menacées par l’érosion des littoraux

Par 05/04/2024 - 14:51 • Mis à jour le 05/04/2024 - 16:49

Assurabilité dans les Outre-mer et haut degré d’exposition à l'érosion des côtes, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, a alerté hier (jeudi 4 avril) sur les risques naturels lors de son audition au Parlement.

    La Martinique et la Guadeloupe plus que jamais menacées par l’érosion des littoraux

Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a été auditionné hier par la commission d'enquête parlementaire sur les risques naturels en Outre-Mer. Il s'est exprimé sur deux sujets d'actualité devant les députés.

Il a annoncé une actualisation des projections de recul du trait de côte à 5 ans, 2050 et 2100, qui confirment un risque accru pour les îles des Antilles. Le ministre indique tout de même que des études complémentaires seront nécessaires. Pour lui, il faut que ce sujet soit au centre des prochaines prises de mesures.

Il faut qu’à la fin de cette année 2024, nous ayons un dispositif qui soit intégré dans le budget 2025 au titre de la prise en compte de l'érosion du trait de côte.

L'érosion côtière grignote déjà 20% du littoral français. Si rien n’est fait, cette situation pourrait affecter des centaines de milliers de logements, infrastructures et activités économiques d'ici 2100, en raison de l'accélération de la montée du niveau de la mer, selon le Cerema, dans une étude publiée ce vendredi 5 avril.

À peine 50% des biens assurés en Outre-mer

Le ministre s'est également exprimé sur un rapport conjoint, avec Bercy, qui a été remis cette semaine sur l'assurabilité en Outre-mer. Le taux de couverture des biens est en moyenne de 50% dans nos territoires, contre 96% dans l'hexagone.

Si Christophe Béchu dit vouloir prendre le temps d'analyser ce rapport, il a esquissé certaines des mesures nécessaires devant la commission.

Nous avons une explosion des coûts des indemnisations liées aux catastrophes naturelles. Le rapport vise à dire comment on rehausse le niveau de notre régime de catastrophes naturelles à la réalité d'un risque climatique qui s'accroît chaque année.

Dès le 1er janvier 2025, le gouvernement mettra en place une mise à niveau du taux de contribution sur les assurances qui va passer de 12 à 20%.

Christophe Béchu préconise en plus trois mesures. Premièrement, un coefficient d'actualisation annuel qui tient compte du fait du un risque de dégradation.

Ensuite, selon lui, il y matière à renforcer la sensibilisation des habitants sur le degré de risque auquel ils s'exposent en fonction des secteurs dans lesquels ils vivent.

Et enfin, pour éviter qu'il n’y ait des assureurs qui se détournent de certains territoires à hauts risques, la création de bonus/malus pour les amener à cotiser à des dispositifs de péréquation.

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