« En 2023, un quart des blessés de la gendarmerie l’ont été en Outre-Mer »

Par 26/01/2024 - 11:53 • Mis à jour le 26/01/2024 - 12:20

La délégation sénatoriale aux Outre-mer a auditionné hier matin (jeudi 25 janvier) le général Lionel Lavergne, commandant de la gendarmerie d'Outre-mer. Il a évoqué la violence et la grande criminalité, très importantes dans nos territoires.

    « En 2023, un quart des blessés de la gendarmerie l’ont été en Outre-Mer »
La délinquance est plus importante en Outre-Mer que dans l'Hexagone, selon le général Lavergne. Crédit gendarmerie 971

Hier, le général Lionel Lavergne, commandant de la gendarmerie d'Outre-mer, entendu au Sénat par la délégation aux Outre-mer, a détaillé la délinquance dans les territoires d’Outre-Mer.

50 % du nombre d'agressions pour 2023 de toute la gendarmerie nationale ont été commises dans les territoires ultramarins. Et sur ces 50%, cela représente 25 % des blessés de la gendarmerie. Donc un quart des blessés de la gendarmerie pour 2023 ont été blessés outre mer », assurait le général, en visite en Guadeloupe la semaine dernière.

Et malheureusement, le soir-même de son audition, les faits lui ont tristement donné raison. Hier soir, à 23h à Schoelcher, en Martinique, un gendarme a été grièvement blessé lors d’un refus d’obtempérer sur un contrôle routier. Le militaire du Peloton de Surveillance et d'Intervention de la Gendarmerie (PSIG) souffre de multiples fractures.

« Le militaire a été transporté d'urgence à l'hôpital, où son état de santé est actuellement en cours d'évaluation », indique la préfecture de Martinique, ce vendredi matin.

« La gendarmerie en Outre-Mer représente un quart de la grande criminalité »

Devant les sénateurs ce jeudi, le général Lavergne a également rappelé l'adaptation nécessaire des missions en Outre-Mer pour tenir compte des spécificités locales, dans des territoires touchés par « des phénomènes de délinquance importants ».

Il a partagé quelques chiffres, rapporté à l'ensemble de la gendarmerie nationale, avec les membres de la délégation.

5,5 % de gendarmes dans les territoires d'outre mer, c'est 15 % des atteintes aux biens constatés, c'est 25 % des atteintes aux personnes, c'est 10 % des violences intrafamiliales qui gangrènent nos territoires ultramarins. C'est 30 % des homicides et tentatives d'homicide, c'est plus de 50 % des vols à main armée. Et là, je parle toujours des faits constatés par la gendarmerie nationale

Selon lui, la gendarmerie en Outre-Mer représente un quart de la grande criminalité. 50 % des règlements de comptes constatés par la gendarmerie nationale le sont en Guyane, a-t-il précisé.

Cela veut dire que nos gendarmes qui produisent la sécurité au profit de nos concitoyennes et nos concitoyens dans les territoires ultramarins, sont soumis à une violence qui est plus importante que dans l'Hexagone

Au cours de son audition, qui a duré plus de 2 heures, une autre question a été soulevée : celle de la présence de gendarmes dans leurs territoires d'origine. Pour le commandant de la gendarmerie d'Outre-mer, « la problématique des originaires est essentielle », surtout aux Antilles-Guyane.

Le nombre de sous-officiers martiniquais et guadeloupéens est ainsi trop faible selon lui. Il concerne moins de 10% des effectifs alors que ces gendarmes originaires sont un atout important sur le terrain.

On a même des Guyanais qui sont engagés et qui ne veulent pas venir. On a des Martiniquais et des Guadeloupéens engagés et qui hésitent à venir. Pourquoi ? Parce qu’ils l’analysent comme une très grande difficulté à exercer leur métier dans ces territoires-là. Concrètement, on va faire des efforts et être souple pour les Martiniquais, les Guadeloupéens et les Guyanais. Il y en a en école mais ça c’est du plus long terme. Mais à court terme, je veux faire en sorte qu’on ait plus d’officiers en lien avec le territoire martiniquais, guadeloupéen et guyanais de manière à ce qu’ils retravaillent chez eux. Car j’ai besoin d’avoir plus de liens avec la population 

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