Les femmes travaillent gratuitement à partir de 11H25 ce lundi, selon « Les Glorieuses »

Par 06/11/2023 - 11:00

Selon un calcul basé sur des statistiques européennes, pour la lettre d’information littéraire et féministe « Les Glorieuses », en France, les femmes travaillent gratuitement à partir de ce lundi 6 novembre à 11h25 jusqu’à la fin de l’année. Un constat qui tend à mettre en évidence les inégalités salariales.

    Les femmes travaillent gratuitement à partir de 11H25 ce lundi, selon « Les Glorieuses »

Cela fait 8 ans que la Newsletter Les Glorieuses effectue ce calcul qui cherche à mettre en évidence les inégalités salariales entre hommes et femmes en France. Cette année, il en ressort que les femmes travaillent gratuitement à partir de ce lundi 11h25. Ce qui équivaut à une différence des salaires qui s’élève en moyenne à 15,4% de moins pour les femmes. On note un léger progrès, car cet écart était de 18,8% l’an dernier.

Comment réduire ces inégalités ?

Les femmes pourraient s’arrêter de travailler le 6 novembre à 11h25 si elles étaient payées avec un taux horaire moyen similaire aux hommes tout en gagnant ce qu’elles gagnent aujourd’hui, toujours en moyenne, à l’année, relève la newsletter dans un communiqué. 

Rebecca Amsellem, fondatrice de la newsletter, regrette par ailleurs que chaque année ce calcul interpelle plus que le message de sensibilisation qu’il souhaite véhiculer :

En huit ans, la question qu’on m’a le plus souvent posée c’est ‘mais comment vous calculez cette date ?’ pas ‘mais comment ça se fait que ce soit encore possible’ et non plus ‘quelles sont les conséquences pour les femmes, pour notre société de ces inégalités’ (celle-ci on me l’a posée une fois, c’était vendredi). Comment se fait-il que notre société s’intéresse moins aux conséquences économiques, sanitaires, psychologiques, sociales et philosophiques d’une inégalité séculaire profonde et davantage au calcul d’un produit en croix ?

Et pour réduire ces inégalités, Les Glorieuses mettent en avant des pistes inspirées des pays où les écarts de salaire entre hommes et femmes sont les plus bas. À savoir une revalorisation des salaires des professions où les femmes sont les plus nombreuses et un congé post-naissance équivalent pour les deux parents. Elles souhaitent également que l'accès aux marchés publics et l'obtention de subventions et de prêts garantis par l'État soient conditionnés « au respect de l'égalité salariale », afin de « s'assurer que le budget alloué par les fonds publics n'accentue pas les inégalités ».

Des violences économiques conjugales

Enfin cette année, Les Glorieuses mettent l’accent sur les « violences économiques conjugales ». En se basant sur un sondage de l’IFOP (Institut français d'opinion publique), une plateforme sur cette problématique et un baromètre ont été mis en place. On y apprend notamment qu’une femme a deux fois plus de chances d’être victime de violences économiques quand elle gagne sensiblement moins que son conjoint. Les violences économiques conjugales touchent 41 % des femmes, selon ce sondage IFOP. Le message des Glorieuses est le suivant : « protégeons les femmes des violences, payons-les justement ».

Toutefois, même si « beaucoup de choses restent encore à faire », « deux avancées notables » ont été obtenues cette année sur la question de la transparence en matière de salaires, relève Rebecca Amsellem. 

Selon un arrêt de la Cour de cassation daté du 8 mars, une salariée peut légitimement demander la communication de bulletins de paie de salariés masculins occupant des postes de niveau comparable au sien.

Une directive européenne, destinée à contraindre les employeurs dans l'UE à la transparence pour garantir une égalité de rémunération entre femmes et hommes, a par ailleurs été adoptée et devra être transposée par les États membres dans leur droit national d'ici juin 2026, se félicite Rebecca Amsellem. 

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