Paille, deux nouveaux titres et un album attendu en avril
Toujours aussi populaire en Martinique, le chanteur a une actualité musicale très intense en ce début d’année 2024, avec la sortie de deux « single ». Deux autres sont en préparation, avant la sortie d’un album dans les prochains mois.
C’est un artiste local qui arpente les scènes depuis 20 ans. Un touche-à-tout, puisqu’il a dans son répertoire des tubes de reggea-dancehall, de zouk, d’ambiance carnaval ou encore de soca.
Ces dernières semaines, Paille, puisque c’est de lui qu’il s'agit, a sorti deux nouveaux titres, « Friendzone » et « Ruff on di road ! ». Deux créations musicales qui annoncent un nouvel album cette année. L’artiste, invité de la rédaction de RCI, l’a confirmé à l’antenne.
Désormais, tout est orienté vers des sorties « Single » car ça nous permet de défendre chaque titre à fond et d’espérer les meilleures déclinaisons, les meilleurs retours concernant ces chansons-là. Moi, mon économie est plutôt traditionnelle, j’aime chanter sur scène, faire du « Live » et, dans cette dynamique-là, l’album reste une vraie carte à jouer. Du coup, on est un peu entre les deux. Si je respecte ma temporalité, si je vais au studio régulièrement, normalement, on a un ou deux « Single » encore avant l’album qui est censé voir le jour en avril. Il s’appellera « Le Crépuscule des Lions, volume 1
Le retard dans le virage digital
Paille évoque aussi la transition numérique et les retards pris aux Antilles dans la diffusion de la musique.
La vérité, je pense, c’est que nous n’avons pas pris le virage comme il fallait. Et comme, on a souvent un petit train de retard aux Antilles, on a encore beaucoup de gens attachés ou de Youtube comme si c’était Spotify. Donc ce virage digital ne nous a pas forcément bousculés et obligés à prendre conscience de quoi il était question. Ce qui fait qu’aujourd’hui, on est un petit peu en retard, il y a plein de clés, de subtilités qu’on connaît en France hexagonale et que nous ne sommes pas forcément en capacité de maîtriser. On rate parfois des opportunités que le digital nous offre. J’essaie de me bousculer, d’avoir voir des gens qui s’y connaissent, qui sont force de propositions.
Pour lui, l’omniprésence du digital bouscule même la logique artistique.
Aujourd’hui, on a plus d’influenceurs musicaux que de vrais artistes. Ils vont d’abord créer une audience en faisant des chorégraphies sur TikTok, en faisant rire sur les réseaux sociaux et, ensuite, ils vont vendre la musique parce qu’ils ont l’attention. Là où, nous, en vieux dinosaure, on parle du principe que la musique est censée parler d’elle-même et que c’est presqu’un peu la salir que de l’associer à des choses un peu légères. Mais la vie leur a donné raison. Rester maintenant sur cette position, c’est perdre le combat. Il faut trouver une sorte d’équilibre entre ce qu’on pense être bon pour notre santé mentale et ce que le public attend de notre musique
À ÉCOUTER Entretien intégral avec Paille, invité de la rédaction
