Un plan agricole d’urgence présenté en préfecture

Par 22/02/2024 - 11:24 • Mis à jour le 23/02/2024 - 06:36

En pleine crise agricole et dans la droite ligne de la prochaine présentation du projet national de la loi agricole, un plan d’urgence au niveau local a été présenté ce mercredi 21 février à la préfecture de Martinique. Il concerne les importations et la revente illégale de denrées alimentaires végétales et animales.

    Un plan agricole d’urgence présenté en préfecture
Photo : Erika Govindoorazoo

Le lancement officiel du plan agricole présenté hier est fixé au 1er mars, soit dans une semaine. Il s’agit d’un plan interministériel de lutte contre les importations et reventes illégales de denrées alimentaires végétales et animales.

Pour le bien-être des consommateurs

Parmi les mesures présentées, il y a la surveillance accrue pour rétablir la traçabilité sur les étals de tous les vendeurs de l’île pour le bien des consommateurs. Jean Christophe Bouvier, préfet de Martinique s’en explique :

On a beaucoup parlé des ventes au bord de route. Ces ventes sont souvent non déclarées, mais il y a une exigence de circuit court. Il n'est pas question de les interdire. Il est simplement question que ces installations soient aussi déclarées que les produits qu'elles y vendent puissent être tracés, que leur qualité puisse être garantie et que donc les personnes qui choisissent de consommer au bord de ces étales aient la garantie que leur santé est préservée et qu'il ne s'agit pas de produits qui ont été importés de manière illégale pour concurrencer la production agricole martiniquaise.

Au-delà de la concurrence déloyale que subissent les artisans de la filière viande et maraichers, c’est avant tout une mission qu’ils se fixent d’assurer une qualité de produits aux consommateurs. Henri Basson, président de l’AMIV, l’association martiniquaise interprofessionnelle de la viande et du lait :

Quand on sait que des gens abattent un bovin chez eux, il n'y a pas d'analyse. Et puis on empoisonne le consommateur que nous sommes. Je dis qu'il faut beaucoup plus de contrôles concernant ce problème d'abattage clandestin. On est là juste pour protéger le consommateur, pour aller de l'avant. Le préfet présente un plan d'action qu'il va mettre en place, il y aura plein de contrôle pendant trois mois pour justement savoir l'origine des produits, mais aussi les prix. C'est un plan qui va dans notre sens.

5 axes prioritaires

Ce plan a été présenté par le préfet aux professionnels agricoles des filières viandes et fruits et légumes impactés depuis des années par cette concurrence déloyale.

Le plan se compose en 5 axes prioritaires qui sont les suivants :

-Le renforcement du contrôle des importations de denrées végétales et animales aux frontières sur les sites portuaires et aéroportuaires /

-Le renforcement de la surveillance sur les points de débarque des côtes martiniquaises.

-Le renforcement des contrôles des grossistes en denrées végétales et animales

-Le renforcement des contrôles du secteur de la grande distribution et des commerces.

-Le renforcement des contrôles des activités informelles de revente en bords de route de détail.

Un groupe de travail interservices de l’État (DAAF, DEETS, Douanes, Action de l’État en Mer, Gendarmerie, Police nationale) a été constitué pour bâtir et mettre en œuvre avec l’appui du Parquet, un plan d’action d’urgence, de plus de 150 contrôles ciblés, spécifiques, soit l’équivalent de plus de 370 jours travaillés dédiés sur une période de 3 mois à venir.

Au bout de ces 3 mois, une nouvelle réunion aura lieu pour établir un premier constat.

 

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