Situation alarmante au service de drépanocytose de Mangot-Vulcin

Par 10/10/2023 - 16:38 • Mis à jour le 10/10/2023 - 18:09

Le diagnostic conforte le cri d’alarme : le service de drépanocytose de l’Hôpital Mangot-Vulcin va mal. Les conditions de travail du personnel médical y sont pour beaucoup. Un service au ralenti mais avec un personnel résilient selon certains patients.

    Situation alarmante au service de drépanocytose de Mangot-Vulcin

Incontestablement, l’impact de la crise multidimensionnelle a des conséquences graves sur le secteur de la santé. Le service de drépanocytose de l’Hôpital Mangot-Vulcin fonctionne toujours au ralenti. Récemment (7 octobre 2023), un certain nombre de manquements avait conduit le personnel médical à exercer son droit de retrait

Des problèmes de moisissure, d'humidité ou encore de fuite d'eau ont été relevés dans les locaux. Des réunions ont été organisées entre les responsables des services et la direction du centre hospitalier. Des travaux devraient démarrer.

Dans l'attente, seuls 4 à 5 patients sont reçus par jour, contre 15 en temps normal. Le secrétariat du service a dû s’installer dans les couloirs. Les consultations sont en standby faute de bureaux. Deux box ont été empruntés à un autre service pour y assurer les soins urgents.

Des patients déboussolés

Un état des lieux qui ne fait que plonger l’Hôpital Mangot-Vulcin dans une crise de plus en plus inquiétante. Les patients sont éconduits, déboussolés, baladés, ignorés. Une situation difficile pour certains, comme pour Nathalie, atteinte de la forme la plus grave de la maladie et qui nécessite des soins réguliers.

Je suis d'accord pour les travaux, mais on aurait pu trouver quand même un endroit pour replacer le personnel. Le secrétariat se retrouve dans le couloir où passent beaucoup de personnes. Les conditions ne sont pas adéquates pour recevoir des patients.

Une situation complexe pour les patients dans l’attente, mais qui sont rassurés par un personnel qui les connait et trouve des solutions, comme ils le rapportent à Jenny Hippocrate, présidente de l’Association de l'Information et la Prévention de la Drépanocytose.

Ça va à Mangot-Vulcin par rapport à la connaissance de la maladie. Ce n'est pas par rapport à la prise en charge en elle-même parce qu'ils sont en pénurie de personnel. Ils sont en désert médical aussi, mais nous avons quand même une spécialiste qui est là. Ces personnes qui prennent en charge, réfléchissent et savent. 

En revanche le manque de moyens général donne le sentiment à certains malades de ne pas être pris au sérieux. Nathalie regrette le manque de considération de certains praticiens notamment aux urgences du CHUM.

Pendant une crise, on est entre la vie et la mort. Les gens ne comprennent pas cela. Les adultes drépanocytaires sont en souffrance. Nous n’avons même pas de service qui nous est dédié. Quand nous sommes hospitalisés, nous avons besoin de soins spécifiques. Donc quand nous sommes envoyés vers un autre service, c’est compliqué. Certains patients préfèrent rester chez eux pour ne pas aller aux urgences, car nous y sommes mal reçus.

Un manque de considération ressenti et pourtant cette maladie touche près de 2000 personnes en Martinique.

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