3 noyades en ce début d’année, quelle sécurité en mer ?

Par 05/02/2024 - 11:46

Au mois de janvier, trois noyades se sont enchaînées dans la commune des Trois-Îlets. Au cœur de la saison touristique, ces événements interpellent, en particulier concernant la question de la sécurité en bord de mer.

    3 noyades en ce début d’année, quelle sécurité en mer ?

Le 11 janvier, puis le 21 et le 25, deux hommes et une femme, âgés de 66 à 75 ans, ont perdu la vie dans une noyade. En Martinique, les postes de secours de plage dont nous avons la certitude d’être en service sont celui de la Pointe Marin à Sainte-Anne, celui d’Anse Mitan aux Trois-îlets et celui de l’anse Madame à Schœlcher.  D'autres comme celui de la Pointe Faula, faute d’effectif depuis 2019, ont dû fermer. La question de la sécurité en bord de mer se pose alors. Et la fréquence des noyades et autres accidents en mer également.

Un manque de sécurité ?

Du côté du poste de secours de Schœlcher, comme l'explique Boris, maître-nageur sauveteur sur la plage de l'Anse Madame, les interventions sont plutôt rares.

Heureusement pour nous que ce ne sont pas des choses qui se produisent souvent. Donc après il faut rester vigilant. Ce n'est pas parce que la personne n'est pas dans l'eau, il faut tout observer, regarder l'attitude de la personne ne serait-ce que sur le sable. De même, les gens qui arrivent pour la première fois, donc on doit tenir compte de tout ça. Ce sont des renseignements qu'on doit prendre en compte et aussi regarder l'aisance des gens dans l'eau et ne pas perdre de vue comment dire, les personnes qui ne sembleraient pas trop à l'aise. En fait, il y a un doute et donc il faut toujours regarder ce type de personnes, ce public notamment.

Pour sa part, Maryanne Marchal, gérante de la société Eco Loisir, organise notamment des activités aquatiques itinérantes. Elle dispose de sa propre équipe de sécurité et pour elle, il y a clairement un manque de dispositifs de sécurité sur les plages.

On se fait un petit peu assimiler à un poste de secours municipal, chose qui n'est pas du tout le cas parce que c'est une activité privée. Nous finançons tout notre matériel. Il faut savoir que le matériel a quand même un coût très élevé, mais les personnes sans autre ressource et sans autre recours, lorsqu'elles sont blessées, elles viennent instinctivement vers les personnes qui représentent le soin, le secours et la surveillance. Ça nous arrive quasi quotidiennement pour des piqûres de méduses, des genoux luxés, des bobos ou des choses un petit peu plus graves.

Un mois de janvier particulier

Si les expériences sur le terrain sont différentes. Tony Davidas, lieutenant des sapeurs-pompiers, revient quant à lui sur les particularités du dernier mois de janvier.

Le mois de janvier a été particulier parce que nous avons eu une mer vraiment déchaînée, très mauvaise, qui a effectivement conduit à avoir une augmentation assez importante de ces accidents en mer. Donc, s'il faut planifier sur l'année, ça reste à peu près du même ordre. On a à peu près l'équivalence en début de noyade et un accident ou autre accident en mer.

En mer et en tout, en 2023, les pompiers ont eu à intervenir sur une vingtaine d'interventions de noyade et de début de noyade.

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