Jeanne Catayée, figure de la dissidence aux Antilles, s’en est allée à 103 ans

Par 16/01/2024 - 06:00 • Mis à jour le 16/01/2024 - 10:56

À 23 ans, en 1944, Jeanne Catayée avait quitté la Martinique dirigée par l’Amiral Robert pour rejoindre les Forces Françaises Libres et s’engager en résistance.

    Jeanne Catayée, figure de la dissidence aux Antilles, s’en est allée à 103 ans
Jeanne Catayée

La dissidente Jeanne Catayée s’est éteinte ce dimanche 14 janvier, quatre jours après avoir fêté ses 103 ans.

Née à Sinamary, en Guyane, elle était arrivée en Martinique à l'âge de 6 ans.

Et c’est à 23 ans, en 1944, qu’elle était devenue résistante.

Au sein de la dissidence antillaise, elle était partie en France combattre les nazis.

Au cours d’une vie bien remplie, elle avait reçu de nombreuses distinctions : médaille du combattant, médaille de la Défense de France, elle était aussi officier des palmes académiques et détentrice de la légion d'honneur depuis 2014.

Le courage de ces femmes

L’historienne Sabine Andrivon Milton a partagé son émotion à l’annonce de sa disparition.

C’est avec beaucoup de tristesse que j’ai appris le départ de madame Catayée. Je retiendrai d’elle ce bout-en-train de femme qui racontait sa guerre comme si c’était hier et qui répétait que s’il fallait repartir, elle serait repartie. Elle était très patriote et il fallait défendre la France et elle n’a pas hésité un instant. Ce que je regrette, c’est que nous n’ayons pas pu rendre hommage à ces femmes comme nous devions le faire. Car elle n’était pas seule, il y a une vingtaine de femmes martiniquaises qui ont pris part à cette guerre et on n’en a pas parlé du tout. Elles n’étaient pas sur les champs de bataille mais leur rôle a été très important pour l’avancée des combats.

L’historienne rappelle le courage de Jeanne Catayée.

Elle n’a pas hésité un instant à partir alors que la France était en guerre contre les Allemands. Elle a intégré les AFAT, les auxiliaires féminins dans l’armée de terre et elle a assuré les transmissions donc son rôle était très important. Il a été reconnu par la Nation. Elle laisse deux ouvrages qui racontent son parcours. Une fois de plus, nous laissons partir un Monument et c’est fort dommage car il y a tant à faire quand ils sont encore vivants 

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