Le surendettement atteint un niveau record en Outre-Mer

Par 07/03/2024 - 10:49

Il n'y a jamais eu autant de dossiers de surendettement déposés en Outre-Mer. C'est ce qui ressort d'une enquête publiée ce jeudi 7 mars par l'IEDOM. En 2023, 2619 dossiers ont été traités par les différentes antennes de l'institut, sur l'ensemble des territoires, soit 13% de plus qu'en 2022.

    Le surendettement atteint un niveau record en Outre-Mer
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Ce bilan est aussi plus élevé que celui enregistré avant la crise Covid, avec 7% de dossiers en plus en 2023 par rapport à 2019. Est-ce lié à une plus grande connaissance du recours à l'Iedom (Institut d'émission des départements d'Outre-Mer) en cas de surendettement ou à une aggravation de la pauvreté dans ces territoires? Il est difficile de répondre avec certitude, car il existe de grandes disparités de part et d'autre de l'Atlantique. 

Comme le souligne l'Iedom, loin des idées reçues d'ailleurs, le nombre de dossiers de surendettement est nettement inférieur en Outre-Mer par rapport au national, ce que l'Institut explique par une plus forte solidarité familiale sous nos latitudes mais aussi une plus grande méconnaissance de ces recours. Cela dit, il n'y a jamais eu autant de dossiers déposés qu'en 2023, partout en Outre-Mer, avec comme particularité objective une vulnérabilité financière nettement plus élevée que la moyenne nationale. Même aux Antilles, qui sont les territoires ultramarins les moins concernés par ce fléau, on dénombre deux fois plus de personnes sous le seuil de pauvreté que dans le reste de la France.

Les femmes seules plus vulnérables 

Mais au-delà des chiffres, ce constat dresse surtout un portrait de la précarité au sein des populations ultramarines, en faisant émerger un profil-type assez clair. Dans près des deux-tiers des cas, il s'agit de femmes, en grande majorité seules, souvent avec au moins un enfant à charge.

L'Iedom pointe d'ailleurs que dans près des 3/4 de ces cas de surendettement, les ressources mensuelles sont inférieures au SMIC, avec une incapacité de remboursement pour plus de 54% des personnes concernées. Autre point saillant, révélateur sans doute d'une réalité sociale, la part des dettes à la consommation est en hausse, tandis que celle des dettes immobilières se contracte à un niveau historiquement bas. 

Si le gros mot du surendettement fait peur, il n'est toutefois pas une fatalité et il existe des solutions pour se relever. Sur les 2619 dossiers déposés l'an dernier en Outre-Mer, 21% ont été jugés irrecevables ou clôturés, mais les autres ont bénéficié d'accompagnements et pour plus d'un tiers (34%), un effacement total des dettes a même été décidé. 

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