À la Foire de Paris, des nouveaux venus vantent les richesses des Antilles

Par 04/05/2024 - 06:45

Depuis le 1er et jusqu'au 12 mai, c'est le grand rendez-vous annuel de la Foire de Paris. Dans le hall Outre-Mer, les exposants antillais ont l'habitude de profiter de cet événement pour se faire connaître sur le marché national. Parmi eux, il y a des entreprises récentes qui espèrent capitaliser pleinement sur ce déplacement dans la capitale.

    À la Foire de Paris, des nouveaux venus vantent les richesses des Antilles

Dans le Hall 4 de la Porte de Versailles, un air tropical flotte dans les allées de la Foire de Paris. Comme chaque année, les représentants antillais ont fait le déplacement en nombre pour y présenter leurs produits et saveurs du péyi aux 400 000 visiteurs espérés. 

Dans le lot, il y en a qui découvrent cet événement et qui ne cachent pas leur « grande fierté » de participer à ce rendez-vous qui célèbre ses 120 ans en 2024, mais surtout d'y présenter les richesses de leur territoire. C'est le cas de Jean-Paul Daanen, cofondateur du laboratoire de cosmétique Maravilla.

La Foire de Paris, de par sa réputation, brasse énormément de gens et est très cosmopolite. On le voit, on côtoie tout le reste du monde et on s'y sent bien, on voit que la Guadeloupe est vraiment créole. 

Cette jeune marque lancée en sortie de crise covid fait le pari de miser sur une production 100% locale, à Petit-Bourg, avec « des remèdes de grand-mère 2.0 », promet Jean-Paul, à base de graines de calophyllum, un trésor naturel qu'Aude Daanen, l'autre cofondatrice, vante aux visiteurs du stand sur la foire. 

C'est un arbre qui nous donne une fois par an plein de fruits verts, qui sont mangés par les oiseaux et les chauve-souris, ce qui nous donne le top départ de la saison et on les ramasse au sol à la main. Il a des milliers de propriétés, c'est pour ça qu'on l'appelle l'« or vert » des Antilles, il est fabuleux. On pourra citer ses vertus cicatrisantes, anti-inflammatoires, activateur de la circulation sanguine, régénérant et donc en cascade pour tous les maux, psoriasis, eczema, arthrose, arthrite...

Un pari parisien

Maravilla est déjà pleinement lancé en Guadeloupe et Martinique, avec notamment une boutique à Pointe-à-Pitre, mais la Foire de Paris est un pas en avant. En faisant le déplacement dans la capitale, l'espoir est évidemment d'accentuer la notoriété, mais surtout de tester le potentiel outre-Atlantique, comme l'a expliqué Aude au micro de RCI.

Ça marche bien dans les Antilles et pour aller vers le marché européen, on a vraiment besoin de le connaître et le comprendre mieux, la Foire de Paris est idéale pour ça. Il y a beaucoup de monde, beaucoup de belles rencontres, le produit plaît de par son packaging, les couleurs doivent donner un peu de soleil à la grisaille parisienne, mais les gens sont réceptifs à la vertu médicinale et d'avoir des produits 100% naturels issus d'ailleurs. C'est la tropicalité qui s'installe à Paris ! 

L'ambition est identique quelques mètres plus loin dans la zone réservée aux producteurs martiniquais. On y retrouve des bouteilles siglées Port of Karaïb et celui qui est derrière ce projet très original, Charles-Henry Louet.

C'est atypique, c'est sûr. L'idée était de marier deux alcools iconiques, le rhum de Martinique et le vin français. Les gens sont intrigués, ils me regardent avec un air dubitatif et en dépassant la barrière, ils apprécient et c'est positif. 

Pour lui aussi, cette Foire de Paris est une première, même s'il multiplie les salons dans la capitale cette année. Des déplacements de l'autre côté de l'océan qui sont très stratégiques pour jauger son potentiel.

J'en ai toujours entendu parler et j'ai eu l'occasion de venir en tant que visiteur. La commercialisation à moins d'un an et demi, ça s'enchaîne vite, cela fait plaisir, mais c'est aussi des challenges. Il faut passer par là pour faire découvrir le produit, on rencontre un nouveau public et c'est intéressant pour la suite. C'est un événement incontournable, il faut le faire au moins une fois et vivre cet engouement pendant douze jours. 

Assurément, ces exposants antillais ne vont pas devoir faiblir jusqu'au 12 mai, pour ce qui constitue l'une des plus grosses foires européennes. C'est le prix à payer pour accentuer sa notoriété et propager les richesses de nos îles, selon des études de fréquentation, 90% des acheteurs de la Foire de Paris repartent avec au moins un produit. 

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