Le décès de l’homme tué à Goyave a été filmé par la caméra piéton du gendarme

Par 10/01/2024 - 15:41 • Mis à jour le 11/01/2024 - 05:47

Xavier Sicot, procureur de la République à Basse-Terre et Caroline Calbo, procureure de la République à Pointe-à-Pitre ont tenu une conférence de presse, après la mort d’un homme de 39 ans, tué par un militaire de la gendarmerie, hier matin (mardi 9 janvier)

    Le décès de l’homme tué à Goyave a été filmé par la caméra piéton du gendarme
Xavier Sicot et Caroline Calbo, procureurs de la République à Basse-Terre et à Pointe-à-Pitre

Les circonstances se précisent après le décès d’un homme tué hier matin (mardi 9 janvier) par un gendarme à Goyave. Alors que deux enquêtes distinctes ont été ouvertes, les procureurs de la République de Basse-Terre et de Pointe-à-Pitre apportent de nouveaux éléments ce mercredi.

Ce qui semble déjà établi, c’est que la victime se serait d’abord présentée au domicile d’un homme de 90 ans, avec un coutelas. Deux de ses fils se seraient interposés et ont été blessés.

Les gendarmes auraient été sollicités à la suite de ces premiers faits. En recherchant, sans le trouver, l’auteur de cette agression, les militaires sont d’abord tombés sur son neveu, également à sa recherche.

L’un des deux gendarmes a alors activé sa caméra piéton. Il a pressenti, vraisemblablement que, pouvant se trouver face à un individu armé et dangereux, il pourrait se retrouver face à des actes violents

Xavier Sicot, procureur de la République de Basse-Terre

Un des militaires portait une arme de service et l’autre, un pistolet à impulsions électriques.

Très rapidement, ils auraient aperçu l’individu recherché, coutelas en mains. Un premier gendarme sort son arme et le somme, à distance, de déposer son coutelas. Le suspect s’enfuit dans la végétation. Le militaire qui le poursuivait stoppe sa course.

Huit tirs enregistrés par la vidéo

Le mis en cause se retrouve bloqué de l’autre côté par le second gendarme. C’est alors qu’il revient vers le premier, sort brutalement des fourrés, coutelas levé en menaçant directement le premier militaire.

Une scène filmée intégralement par la caméra du gendarme et confirmée par le témoignage d’une voisine.

Le gendarme lui demande à nouveau de s’arrêter, de déposer son arme, recule, chute en arrière et va tirer à plusieurs reprises dans sa direction 

D’après les enregistrements vidéos, huit tirs sont enregistrés, « au moins cinq » auraient atteint la victime.

Une information judiciaire ouverte

Une autopsie va désormais être pratiquée. Caroline Calbo, la procureure de la République de Pointe-à-Pitre indique qu’elle réservera prioritairement les conclusions à la famille du décédé.

En revanche, une information judiciaire va être ouverte pour regrouper l’ensemble des faits (l’agression initiale à l’origine de l’affaire, la tentative d’homicide sur un gendarme et la procédure pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner).

Des expertises ballistiques complémentaires seront également confiées à l'Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie nationale (IRCGN) à Cergy (Val d'Oise).

Elles seront confrontées aux premiers éléments de l’enquête. À ce stade, une certitude, tous les tirs du gendarme à l’origine du décès ont été réalisés de face.

La famille réagit 

Suite à la conférence de presse, la famille de la victime a tenu à préciser certains éléments. Selon elle, le trentenaire n’était pas en rupture de soins « puisqu’un infirmier passe quotidiennement lui administrer son traitement ». Mais, le matin des faits, ce dernier qui passe vers 8h30 n’a pas eu le temps de venir.

L’avocate de la famille doit visionner la caméra piéton dans les jours à venir.

D’ores et déjà, le nombre de tirs portés laisse planer un doute sur la version donnée par les mis en cause. En attendant le retour des premiers éléments scientifiques de l’enquête, la famille remercie la population pour son soutien et rappelle que toute riposte doit être proportionnée à l’attaque, celle-ci devant être établie 

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