Un paquebot de croisière condamné pour pollution
Le capitaine américain d'un navire de croisière, l'Azura, épinglé lors d’un contrôle surprise à Marseille cette année pour pollution, a été condamné ce lundi à près de 100.000 euros, d'amende et de dommage et intérêt. Une première judiciaire en France. Il faut savoir que ce paquebot de la compagnie Carnival fait aussi escale chez nous en Guadeloupe et Martinique.
La dernière escale dans notre port remonte à l’an passé presque jour pour jour mais l’histoire ne dit pas si le commandant a aussi usé de telles pratiques dans nos eaux. Une partie de l'amende pénale qui lui a été infligée ce lundi, à hauteur de 80.000 euros, devra être réglée par son employeur, Carnival, leader mondial du secteur de la croisière, précise le jugement du tribunal correctionnel de Marseille. Cette condamnation est conforme aux réquisitions du parquet, à l'origine de ces poursuites. Carnival "a souhaité économiser de l'argent au mépris des poumons de tout un chacun, dans un contexte de pollution majeure de l'air causée pour partie par les croisières" avait cinglé le procureur au cours de l'audience tenue le 8 octobre et dont le délibéré est tombé en début de semaine.
Des associations écologiques en parties civiles
Lors d'une escale, des inspecteurs avaient découvert à bord de ce géant des mers, un fioul dépassant les valeurs limite en soufre, mais moins onéreux. Le capitaine Evans Hoyt, un Américain de 58 ans "savait pertinemment le caractère irrégulier du fioul", a souligné le magistrat, et Carnival "n'a pas souhaité faire application de la norme légale". Le tribunal a rejeté toutes les nullités invoquées par la compagnie. Parties civiles, France Nature Environnement, Surfrider Foundation et la Ligue de protection des oiseaux ont obtenu chacune 5.000 euros de dommages et intérêts. Selon ces associations, les émissions polluantes des navires de croisière peuvent être 1.500 fois supérieures à celles des véhicules particuliers.
