La prise en charge du cancer : « un véritable scandale d'Etat après le chlordécone », selon le député Johnny Hajjar

Par 27/03/2024 - 10:54 • Mis à jour le 27/03/2024 - 12:15

A l'occasion des questions au gouvernement à l'Assemblée Nationale, le député a interpellé l'exécutif sur les défaillances rencontrées par les malades et leurs familles.

    La prise en charge du cancer : « un véritable scandale d'Etat après le chlordécone », selon le député Johnny Hajjar

Absence de parcours de soin, délai entre le diagnostic et le début du traitement "au moins 7 fois supérieur à ceux de l'Hexagone", locaux "extrêmement vétustes", sous-effectifs...

« La situation de la prise en charge du cancer en Martinique est une catastrophe sanitaire depuis plusieurs années et sa dégradation progresse de façon explosive », a d'abord dénoncé Johnny Hajjar, avant de demander au gouvernement, dont il a regretté la "timide prise de conscience", ce qu'il comptait mettre en place dans l'urgence pour remédier à cette "rupture d'égalité".

Je pèse mes mots et j'affirme que c'est un véritable scandale d’État après le chlordécone

Johnny Hajjar, député de Martinique

"Alors que la structuration de l'offre de soins solidaires est largement déployée dans l'Hexagone, elle est à ce jour inexistante en Martinique voire probablement en Outre-mer", a déploré le député dans l'hémicycle.

"Les contraintes structurelles et conjoncturelles ne peuvent pas justifier à elles seules un tel décalage avec l'Hexagone et d'aussi graves dysfonctionnements quotidiens !", a ajouté Johnny Hajjar. "Les pertes de chances sont colossales, le parcours du cancer est jalonné par la mort en Martinique".

Un sujet pris « à bras-le-corps » selon le gouvernement

C'est le ministre de la Santé qui a répondu à la question du député martiniquais. Frédéric Valletoux a d'abord reconnu "la situation particulière" des Outre-mer sur ce sujet de la prise en charge avant d'affirmer que l'Etat l'avait pris "à bras le corps" depuis quelques mois.

"Le Comité Interministériel des Outre-mer a retenu un plan très ambitieux pour répondre à ces question de la prise en charge des cancers qui touchent le plus les Outre-mer, colorectal, du sein, de l'utérus et de la prostate", a d'abord indiqué le ministre avant de préciser qu'un comité "avec l'ensemble des acteurs se réunit depuis le mois de décembre".

"Un prochain comité sera organisé sous la double présidence de Marie Guévenoux et moi-même", a-t-il assuré, afin de faire le point sur les objectifs fixés par l'état qui sont "l'amélioration de la capacité à dépister, les questions de prévention, les délais de prise en charge et la refonte des parcours de soins". "Des réponses commencent à être élaborées pour répondre aux attentes légitimes des habitants", a conclu Frédéric Valletoux, promettant une prochaine "réponse adaptée" et assurant à nouveau que le gouvernement était bien "conscient" de cette question de la prise en charge.


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