Philippe Vigier aux Outre-mer : une nomination qui passe mal chez les députés

Par 21/07/2023 - 10:23 • Mis à jour le 21/07/2023 - 11:10

Dès l'annonce officielle du remplacement de Jean-François Carenco par Philippe Vigier, des voix se sont élevées.

    Philippe Vigier aux Outre-mer : une nomination qui passe mal chez les députés
Ce vendredi matin à l'Assemblée Nationale, plusieurs députés des Outre-mer ont pris la parole lors d'une conférence de presse

D'avis d'observateurs, il faut chercher très loin pour qu'une arrivée rue Oudinot déclenche autant de méfiance et d'hostilité. Dans un communiqué de presse commun, 18 députés ont ainsi fait part de leur "incompréhension".

Les 7 députés de la Réunion, les 3 élus de Polynésie Française, les 4 députés de la Guadeloupe, les 2 députés de la Guyane et 2 députés de Martinique ont ainsi déclaré "prendre acte de la nomination d’une personne qui ignore les réalités de nos territoires et les besoins de nos populations, qui n’a jamais pris position pour défendre les intérêts ultramarins".

Pour les parlementaires, un remaniement deux jours après le CIOM "prouve le peu de considération que l’État accorde à la situation si préoccupante de nos populations dans les trois océans".

« Rupture de confiance »

Ce vendredi matin à l'Assemblée Nationale, deux heures après la passation de pouvoir rue Oudinot, 9 des élus signataires tenaient une conférence de presse. Et les mots prononcés étaient parfois sévères : "stupéfaction", "choix difficile à comprendre" et même "pire choix pour les Outre-mer", "rupture de confiance", "mépris", un ministère "lot de consolation" pour le MoDem ou "bibelot sur le meuble de la Macronie".

"Avec Monsieur Carenco on avait trouvé un rythme de travail, une certaine confiance", explique le président de la délégation aux Outre-mer, des dispositifs avaient été mise en place, des recherches de solutions étaient engagées mais là tout est arrêté, il faut repartir à zéro".

Il faut que Philippe Vigier sache qu'on est prêt à travailler même si nous avons a de très fortes réticences par rapport à lui. Mais s'il vient avec une posture de je-sais-tout je-connais-tout et je vais imposer les choses, ça risque de coincer très rapidement

"Nous sommes trop souvent considérés comme une variable d'ajustement, a déploré de son côté le député de Guadeloupe Max Mathiasin, nous voulons de la cohérence, être considérés pour ce que nous sommes. Si nous sommes une chance pour la France, qu'on le prouve réellement ! Nous serons extrêmement exigeants et vigilants".

Si les vacances parlementaires commencent en fin de semaine, la rentrée de septembre pourrait bien s'annoncer mouvementée.

 

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