Y aura-t-il un boycott de la commission sur les risques naturels en Outre-Mer ?

Par 21/12/2023 - 16:38 • Mis à jour le 21/12/2023 - 16:41

Au lendemain de la composition de la commission d'enquête sur les risques naturels majeurs en Outre-Mer de l'Assemblée nationale, la question de son boycott circule dans les couloirs du Palais Bourbon. Le Martiniquais Jean-Philippe Nilor n'a pas été retenu comme rapporteur ou président, alors qu'il était à l'origine de sa création, et ce dernier a annoncé qu'il n'y participerait pas, d'autres pourraient lui emboîter le pas.

    Y aura-t-il un boycott de la commission sur les risques naturels en Outre-Mer ?

C'est un bureau qui nourrit la polémique dans les couloirs de l'Assemblée nationale, ce jeudi 21 décembre. Le 30 novembre dernier, dans le cadre de la journée d'initiative parlementaire, la niche, du groupe de la France insoumise (LFI), le député Jean-Philippe Nilor avait réussi à faire adopter une commission d'enquête parlementaire sur les risques naturels majeurs en Outre-Mer, avec en filigrane la volonté d'évaluer l'engagement de l'État sur cette question.

Au sein du parlement, il est d'usage de laisser l'initiateur d'une proposition de résolution bénéficier d'un poste de rapporteur ou de président, lors de la nomination du bureau de la dite commission. Sauf que ce mercredi après-midi, l'élu martiniquais a été doublé par sa droite. Le groupe Renaissance issu de la majorité gouvernementale s'étant positionné sur le poste de rapporteur et a fait élire Guillaume Vuilletet, déjà précédemment président de la commission d'enquête sur le coût de la vie, mais Jean-Philippe Nilor dit avoir eu la surprise de découvrir une autre candidature pour la présidence qu'il croyait acquise, celle du Mahorais de Les Républicains, Mansour Kamardine, qui a finalement remporté le scrutin. Au bilan, on ne dénombre qu'un seul élu de la NUPES sur les 9 membres du bureau, avec le Guadeloupéen Christian Baptiste, nommé vice-président. 

"Prostitution politique"

S'estimant trahi, Jean-Philippe Nilor a dénoncé ce qu'il considère comme une manipulation sur l'antenne de RCI, accusant Mansour Kamardine d'avoir commis un "acte de prostitution politique". Un terme que n'a pas apprécié le Mahorais qui a réagi à son tour sur RCI ce jeudi. 

Je ne viens pas là comme un intrus, je suis aussi qualifié pour assumer cette présidence. On peut accepter qu'il y ait des élections libres et démocratiques, donc je voudrais lui demander de retirer ses propos qui sont désobligeants à mon endroit, alors que j'ai toujours été d'une très grande élégance à l'endroit de tout le monde. Je lui rappellerai qu'il n'a jamais pris l'occasion de m'informer qu'il était candidat, à la limite j'ai été surpris de voir qu'il était candidat. Il faut arrêter d'être des mauvais perdants quand on est des élus de la République. 

Sauf que Jean-Philippe Nilor n'a pas l'intention d'en rester là et a même annoncé qu'il démissionnait de cette commission d'enquête parlementaire qu'il estime désormais illégitime, avec l'espoir que d'autres élus lui emboîtent le pas. 

Un boycott qui s'organise

Au sein des forces de la NUPES, le coup de théâtre de ce mercredi a créé des remous, les élus rencontrés au Palais Bourbon n'ont pas manqué de témoigner leur solidarité avec le député martiniquais ce jeudi, à l'image du président de la délégation aux Outre-Mer, le Guyanais Davy Rimane, membre du groupe GDR. 

Ils ont tout fait pour l'évincer de cette commission qu'il a portée, en plus dans la niche parlementaire de son groupe. C'est inacceptable ce qu'il vient de se passer ! J'en veux beaucoup à la majorité, je ne cautionne pas cela, car cela concerne nos territoires. Ce coup que je qualifie de totalement malhonnête, on ne peut pas le cautionner et cela risque d'avoir des répercussions entre nous. On enregistre ce qu'il vient de se passer.

Pour ce qui est du boycott, certains membres de cette commission d'enquête, comme l'écologiste Sandrine Rousseau, se disent prêts à s'y associer, par dégoût de ce qui s'est passé lors de la constitution du bureau.

C'est une commission très importante pour les territoires ultramarins et c'est incroyable à quel point les Macronistes s'accaparent tout, gâchent tout. Ils ont pris la commission d'enquête sur place. Je pense qu'il n'en sortira rien du tout. Je vais discuter avec [Jean-Philippe Nilor] et s'il y a un appel au boycott, je le soutiendrai. 

Un appel qui pourrait être suivi au sein de la NUPES, l'une des figures de La France Insoumise à l'Assemblée nous a notamment laissé entendre que le parti devrait soutenir ce boycott réclamé par Jean-Philippe Nilor.  

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