Le Parc Naturel de Martinique lutte contre l'invasion de plantes exotiques envahissantes

Par 22/01/2021 - 08:51

Le Miconia calvescens est dans le viseur du Parc Naturel de Martinique. La plante, importée dans les années 80 et particulièrement envahissante, représente une menace pour la flore martiniquaise.

    Le Parc Naturel de Martinique lutte contre l'invasion de plantes exotiques envahissantes

Hier jeudi 21 janvier, le Parc Naturel Régional de la Martinique (PNRM) a procédé  à une opération d’élimination des Espèces Exotiques Envahissantes à Ajoupa Bouillon. Du fait de leur dangerosité pour notre patrimoine naturel, il est urgent de les éliminer.

L'opération visait surtout des plants de Miconia calvescens. Cet arbre originaire d’Amérique centrale et du Sud. Il est doté de très grandes feuilles lancéolées vertes au revers pourpre vif. Il peut atteindre 12 mètres de haut.

Les larges feuilles opaques du Miconia calvescens bloquent la lumière, empêchant ainsi les espèces végétales sous-jacentes de se développer. Sa croissance rapide, ainsi que sa reproduction précoce et la dispersion efficace de ses graines rendent l'espèce particulièrement invasive. D'autant plus que le Miconia a également une aptitude forte à la multiplication végétative et peut donc faire de nombreux rejets à partir d’un tronc coupé.

"Nous avons déjà détruit plus d'un millier de plantes", indique Sonia Hoche Balustre, directrice du développement économique et de la formation au Parc Naturel Régional.

Il y a encore beaucoup de travail car le Miconia a déjà fait beaucoup de dégâts sur le territoire. Il les arracher, les abattre puis les incinérer selon un protocole. L'espèce est présente à Ajoupa Bouillon et au Morne-Rouge mais aussi dans le sud alors qu'on ne l'y trouvait pas avant

Le constat est préoccupant, des zones naturelles sont particulièrement menacées par des espèces végétales envahissantes qui ont été importées en Martinique et qui causent de graves dommages à nos écosystèmes.  

 Le Parc Naturel Régional de la Martinique a donc initié, un Atelier Chantier d’Insertion composé de 12 martiniquais, pour  sauvegarder l’exceptionnelle biodiversité de la Martinique et éliminer à terme toutes ces espèces invasives. 

Cette intervention a été suivie d’une replantation d’une espèce endémique en remplacement.

"Cette plante avait été introduite en Martinique comme plante ornementale", rappelle Sonia Hoche-Baluste. L’occasion donc de sensibiliser la population aux risques qu’elle fait encourir à notre biodiversité lorsqu’elle introduit, dans les jardins privés des espèces végétales identifiées comme envahissantes.

Sur son site internet, la DEAL Guadeloupe prodigue d'ailleurs quelques conseils à l'attention des promeneurs en forêt pour ne pas participer à la reproduction du Miconia.

Si vous pensez avoir repéré un Miconia calvescens, restez le plus possible à distance vous risqueriez de disséminer des graines et de contribuer à la propagation de l’espèce. Vérifiez la présence de boue sous vos semelles et nettoyez-les au mieux avant de quitter la parcelle. Dès que possible lavez les à l’eau de mer pour éliminer tous risques de dissémination involontaire.

À Thaïti, la flore de l'île a été colonisée à 70% par le Miconia. Une véritable catastrophe forestière. 

Tags