« Le cancer de la prostate, on n’en parle pas assez aux Antilles »

Par 30/11/2023 - 18:49 • Mis à jour le 01/12/2023 - 06:25

Alors que se termine le mois de novembre, mois des cancers masculins, le Martiniquais Alain Glissant, frappé il y a une dizaine d’années, souhaite briser un tabou et inciter les hommes à se faire dépister au plus tôt.

    « Le cancer de la prostate, on n’en parle pas assez aux Antilles »
Alain Glissant a été touché par la maladie il y a une dizaine d'années.

« Luttons contre les cancers masculins ». C’était le slogan de la Ligue contre le cancer du 1er au 30 novembre. Durant tout ce mois de lutte contre les cancers masculins, de nombreuses actions ont été menées pour sensibiliser la population masculine aux différents cancers et singulièrement à celui de la prostate.

Alain Glissant a été frappé par le cancer de la prostate il y a une dizaine d’années, à 60-65 ans. Invité de la rédaction ce jeudi 30 novembre, il raconte comment tout a commencé.

Ça s’est déclenché par des réveils systématiques dans la nuit. Une ou deux fois, ensuite, trois, quatre fois… Ensuite, on commence à se poser des questions : comment ça se fait que, subitement, on se met à aller uriner comme ça ? Ensuite, le matin, cela prend plus de temps et là, il convient de se poser de vraies questions 

Une biopsie réalisée par son médecin a confirmé que le mal était bien là. Après réflexion, il a choisi de se faire soigner et de suivre la procédure, alors que sa prostate avait doublé voire triplé de volume.

En parler davantage

Le Martiniquais souhaite aujourd’hui libérer la parole sur cette maladie et briser un tabou qui touche un nombre important d’hommes en Martinique et en Guadeloupe.

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Pour lui, il faut davantage en parler et surtout davantage dépister, compte tenu des taux de records de cancers enregistrés aux Antilles.

Le professeur qui m’a soigné en Métropole m’a dit que, pour lui, il y avait un vrai problème aux Antilles vu le nombre de personnes touchées par rapport à la population métropolitaine. C’est le taux le plus élevé au monde, Guadeloupe, Martinique, et ce n’est pas forcément le cas en Guyane. Alors, on fait quoi ? Moi, je suis pour un dépistage systématique de la population. J’aurais sans doute dû le faire plus tôt, ça aurait évité bien des conséquences. Et, aujourd’hui, 10 ans après, je vis presque normalement. Mais on n’en parle pas assez et c’est pourquoi je suis là aujourd’hui. À mon niveau, j’en parle à mes copains. S’ils vont faire pipi et que ça fait des jets, c’est qu’il y a peut-être un problème 

À ÉCOUTER Entretien intégral réalisé par Cédric Catan

 

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