Statue de Colbert : Franco Lollia condamné en appel
Poursuivi pour des dégradations sur la statue de Colbert située devant l'Assemblée Nationale en 2020, Franco Lollia a de nouveau été condamné par la cour d'appel de Paris.

À Paris, le militant et porte parole de la brigade anti negrophobie, Franco Lollia, vient de voir sa peine être confirmée en appel par la 15e chambre correctionnelle, ce lundi.
Ce dernier avait inscrit « negrophobie d’état » et aspergé de peinture rouge la statue de Colbert érigée devant l’Assemblée Nationale en juin 2020 pour dénoncer l’honneur fait à celui qui avait rédigé le code noir.
La cour d'appel a décidé de maintenir sa condamnation à 500 euros d’amende, l’assortissant toutefois d’un sursis lors de cet appel, ainsi que 500 euros supplémentaires pour régler les frais de justice de la partie civile.
Franco Lollia estime qu'il est jugé sur la forme et non sur le fond politique de l'affaire
Le but, c'est de continuer à me condamner tout en allégeant un peu la peine pour qu'elle paraisse moins salée. Mais notre problème, c'est un problème de fond et non pas de forme. Et donc ça montre que c'est une mascarade de justice. De toute façon, je me suis fait piéger au début lors de la garde à vue où ils ont refait l'acte d'accusation pour pouvoir me juger sur la forme et non pas sur le fond. Donc c'est une mascarade de justice depuis le début. Ce n'est pas ma personne qui importe dans cette affaire, c'est vraiment une histoire de fond. Et si on a été devant l'Assemblée nationale, c'est pour mettre en cause l'État français, face à son hypocrisie, face au fait qu'il maintient la statue d'un criminel contre l'humanité afro, devant la soi-disant maison de la démocratie et du peuple. Et donc, bien évidemment, le combat judiciaire continue. Mais au-delà du combat judiciaire, il y a le combat politique qui va continuer, et donc physique et psychique, si je puis dire. Ça sera au niveau mental, etc. D'ailleurs, dans ce mois-ci, un livre va sortir pour donner nos positions là-dessus, et ce sera une espèce de réponse à cette justice qui ne porte de justice que le nom
Pourvoi en cassation
Franco Lollia et sa défense ont déjà annoncé leur intention de porter un recours devant la cour de cassation. Pour maître Guy Florentin, l'un des avocats assurant la défense de Franco Lollia, il est légitime de poursuivre le combat judiciaire et politique dans ce dossier
Concrètement, nous allons bien évidemment déposer un pourvoi en cassation dans les jours qui viennent. Et nous allons aussi, éventuellement après la décision de la Cour de cassation, si celle-ci ne nous est pas favorable, nous allons saisir bien évidemment la cour européenne des droits de l'homme et nous allons aussi saisir le Comité des droits de l'homme de l'ONU. Monsieur Lollia a été jugé pour destruction ou dégradation de biens publics, alors qu'en réalité, il n'y a eu aucune dégradation de biens publics. Il a exercé ce qui est un droit fondamental: la liberté d'expression, la liberté de dénonciation d'un criminel contre l'humanité. Concernant notamment le maréchal Pétain, la justice française a condamné des personnes qui défendaient la mémoire du maréchal Pétain en disant que faire l'apologie d'un criminel, c'était faire l'apologie du crime. Donc, nous estimons que faire l'apologie de Colbert à l'entrée de l'Assemblée nationale, c'est faire l'apologie d'un criminel et donc l'apologie d'un crime contre l'humanité, crime contre l'humanité qui a été reconnu par la France par la loi Taubira en 2001. Donc, le combat continue, bien évidemment