Meurtre de Jarry : les timides aveux des accusés

Par 31/01/2024 - 08:35 • Mis à jour le 31/01/2024 - 13:20

Après l’audition des accusés hier (mardi 30 janvier), place, ce mercredi, aux réquisitions et aux plaidoiries des avocats, qui devraient se poursuivre demain. Le verdict est attendu vendredi.

    Meurtre de Jarry : les timides aveux des accusés

Le procès pour vol à main armée et meurtre se poursuit aux assises de Basse-Terre. Trois jeunes hommes sont sur le banc des accusés : Wisly Dragin, 23 ans, Thomas Chaibriant, 24 ans et Allan Ramothe, 23 ans.

Ils doivent répondre des faits qui se sont produits le 28 avril 2019 à proximité d'un restaurant de Jarry, alors que se déroulait une compétition de motos. Ce jour-là, un jeune homme de 25 ans, a perdu la vie.

Auditions des accusés

La victime, Marius Coupan, s’est fait arracher ses deux chaînes de cou avant d’essuyer un tir d’arme à feu en pleine poitrine et à courte distance qui ne lui a laissé aucune chance.

La deuxième journée d’audience, hier (mardi 30 janvier) a été encore plus terrible que la première avec l'évocation des faits, la projection des vidéos des caméras, le visionnage des photos et les auditions des accusés.

Un vol programmé

Ce qu’il en ressort, c’est que le meurtre n'était peut-être pas préparé, mais le vol était programmé.

C'est ce que péniblement, dans leur langage de repentis, les trois accusés ont tenté d'exprimer, en reconnaissant timidement leur implication et leur participation dans un crime qui, diront-ils, qui les a dépassés.

C'est leur axe de défense. Pas sûr que les parties civiles, après avoir vu les images des caméras de surveillance et les photos du drame, soient du même avis.

Car en réalité, il y a eu tout un enchaînement qui ne date pas du jour du drame.

Un tir qui peut tuer jusqu'à 100 mètres

Marius Coupan avait été identifié. Localisé, il devenait la cible recherchée. Au milieu d'une foule de plus de 200 personnes, cagoulé, armé et à l'arrière d'une moto, le tireur a choisi son moment pour foncer avec son complice, arracher d'une main les deux chaînes de la victime et tirer de l'autre avec l'arme qu'il portait.

Un coup de feu distant de moins d'un mètre en plein thorax alors que ce même tir peut tuer jusqu'à 100 mètres a dit l'expert en balistique.

Pas un accident

Un tir qui n'aurait jamais pu partir si une pression n'avait pas été exercée pour actionner le pistolet. Autrement dit, il ne s'agirait pas d'un accident comme Wisly Dragin a voulu le faire croire.

Thomas Chaibriant et Allan Ramothe ont cherché à minimiser leur responsabilité, mais leur complicité se dégage pour s'être montrés actifs, comme a tenté de le démontrer l'avocate générale, Elodie Rouchouse, qui a multiplié les questions aux trois accusés pour les pousser à se rapprocher de la vérité et finir par obtenir des aveux.

La conséquence d’une dette

Apprendre que le meurtre de Marius Coupan était la conséquence d'une dette a été un moment extrêmement douloureux pour les proches de la victime.

Chaibriant et Dragin devaient 3 000 euros à leur créancier. Le vol des chaînes de Marius Coupan leur permettrait de couvrir cette dette.

La victime est devenue une proie qui allait payer de sa réussite sociale et son plaisir d'exposer le fruit de son labeur.

A la barre, sa mère a évoqué un fils travailleur, passionné, débordant de vitalité et désireux de réussir dans ce qu'il entreprenait.

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